Le haut-commissaire a tenu à présenter les chiffres de la délinquance des six premiers mois de l’année. Certaines dispositions ont permis de freiner l’explosion des cambriolages de sociétés et d’entreprises. Les violences et le taux d’implication des mine
Cambriolages en baisse
Depuis la fin de l’année 2017, la tendance se confirme. Les vols d’habitation sont en baisse.Cette baisse concerne à la fois les cambriolages de résidences principales (-8,9 %) et les cambriolages de locaux d’activités professionnelles (-3,7 %). « Le phénomène de pillage a cessé. On a cependant eu un événement récent qui laisse penser que le phénomène n’est peut-être pas tout à fait fini, indique le procureur de la République, Alexis Bouroz. Le calendrier correspond
aux vacances scolaires. » Sur le premier trimestre, il y avait une moyenne de 71 cambriolages de locaux professionnels par mois. Sur le deuxième, cette moyenne a chuté à 57 par mois, soit une baisse de 20 %. Le travail des opérations anticambriolages, lancées depuis le début de l’année commence à porter ses fruits.
Vols de voiture en baisse mais…
Les vols de véhicules à moteur sont également en baisse de 8,2 % (-108 faits). Mais c’est en zone police, à Nouméa, que ces faits ont sensiblement baissé (-19,2 %, soit 139 faits en moins). Ils ont en revanche augmenté en zone gendarmerie (+5,2 %, soit 31 faits en plus) malgré la multiplication des contrôles (lire par ailleurs).
Les violences augmentent
Les atteintes à l’intégrité physique poursuivent leur augmentation (+ 9,6 %, soit +154 faits). Si les violences physiques crapuleuses progressent (+ 27,5 %, soit 19 faits de plus), « elles restent tout de même peu
significatives », explique le commissaire général Alain Martinez, à la tête de la police nationale qui intervient sur Nouméa. Plus significatif, les violences physiques non crapuleuses sont également en hausse (+10,2 %, +122 faits). Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie est
au-dessus de la moyenne métropolitaine. « Avec 15 % de hausse en zone gendarmerie au niveau des violences, essentiellement intrafamiliales, nous réfléchissons aujourd’hui en collaboration avec la province Sud au recrutement d’un intervenant en gendarmerie pour apporter une réponse sociale, et non pas que judiciaire, à ce type de phénomène. »
Une part importante de mineurs
Le nombre de mineurs mis en cause continue d’augmenter (+4,6 %, 48 faits supplémentaires). Ils représentent environ 25 % des mis en cause au global, 50 % des mis en cause pour des faits de cambriolages et 40 % des mis en cause pour vol de voitures.
Une consommation d’alcool inquiétante
La consommation excessive d’alcool est certes en baisse (2 850 faits d’ivresse publique et manifeste en 2018 contre 3 169 en 2017 en zone police). Mais avec celle des psychotropes, elle demeure la source principale des problématiques en matière d’ordre public et explique l’évolution de la délinquance. On les retrouve dans la majorité des cas de violences non-crapuleuse et dans plus de 75 % des accidents mortels de la route.
Bilan en demi-teinte sur la route
C’est censé être un chiffre encourageant. Il a été observé, durant les premiers mois de l’année, une baisse de 21, 7 % de décès sur la route. Mais cela représente tout de même 21 victimes. Et cela ne veut pas dire que le nombre d’accidents baisse. Il y en a eu 147 contre 117 les six premiers mois de l’année 2017. De janvier à juin 2018, 125 personnes ont été blessées contre 107 à la même période de l’année dernière.
la délinquance recule
« L’effort ne faiblira pas » THIERRY LATASTE, HAUT COMMISSAIRE DE LA RÉPUBLIQUE EN NOUVELLE CALÉDONIE
- Les Nouvelles Calédoniennes
- 10 Jul 2018
- Par J.-F. G.
Le bilan semble globalement satisfaisant, comment l’expliquez-vous ?
C’est surtout le résultat de l’engagement et des prises de risques des forces de l’ordre. Que ce soit la police nationale sur la commune de Nouméa ou la gendarmerie sur l’ensemble du territoire, la Nouvelle-Calédonie se distingue toujours par un niveau d’atteinte aux forces de l’ordre [ 39 gendarmes blessés dont 20 lors d’interpellations au cours des six premiers mois de l’année, mais également des voitures qui foncent sur les barrages ou des caillassages réguliers sur les gendarmes et policiers, NDLR] qui est largement au-dessus de la moyenne nationale.
Quel est le point noir de ce bilan à la mi-année ?
Les violences. Il s’agit d’un domaine sur lequel l’action des forces de l’ordre est malheureusement plus délicate à mettre en oeuvre car elles se passent souvent dans l’intimité familiale, dans le voisinage ou dans des rixes entre jeunes. On continue à voir une augmentation des atteintes volontaires à l’intégrité physique, qu’elles soient de nature crapuleuses ou non crapuleuses.
Quelle peut être la satisfaction de votre action pour ce début d’année 2018 ?
La baisse des cambriolages car j’avais déjà annoncé que nous concentrerions nos efforts sur ce point. Le début d’année a été marqué par ce qu’on a appelé des « pillages » même s’il n’y avait pas forcément d’organisation préalable à ce type de méfaits. La multiplication des patrouilles qui avait été annoncée, jusqu’à 25 simultanées sur l’ensemble des communes de Nouméa et du Grand Nouméa a porté ses fruits avec une baisse de 9,8 % sur les six premiers mois.
On a également un travail en commun avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), pour conseiller les commerçants en matière de sécurité, ainsi que le dispositif alerte- commerce qui est étendu à l’ensemble de la Nouvelle Calédonie. Mais je reste prudent.
Il y a aussi une baisse du nombre de voitures volées…
Il est dû à l’augmentation des opérations anti-délinquance. EIles se traduisent par des contrôles systématiques des véhicules. En zone gendarmerie, ils sont passés de 152 sur les six premiers mois de l’année 2017 à 354 cette année. La police nationale effectue un contrôle par mois.
Peut-on craindre une augmentation des faits durant cette fin d’année ?
L’effort ne faiblira pas dans la seconde partie de l’année puisque nous aurons à la fois la mise en place des renforts annoncés [ brigade motorisée et brigade de prévention de la délinquance juvénile dans le Nord et police de sécurité du quotidien à Nouméa, NDLR ].
Cela reste, bien sûr, dans un second semestre marqué par la politique, un choix qui incombe aux Calédoniens. Nous sommes conscients qu’il y a d’abord la sécurité de l’élection, des opérations électorales, qui se surajoute à l’activité de lutte contre la délinquance classique. Mais il n’y aura pas de levée de pied. Au contraire.
« Je reste prudent. »