
La disparition soudaine du révérend père François- Xavier de Viviès, à l’âge de 77 ans, n’a pas laissé indifférents les Bouraillais, mais aussi tous ceux qui l’ont côtoyé. Les témoignages se multiplient. « C’est dommage ! J’aimais bien ce curé. Il était gentil et surtout rigolo », confesse Ingrid, de Nouméa, qui avait sollicité le père François-Xavier de Viviès pour célébrer prochainement son mariage.
Pour ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage, aujourd’hui, à 9 heures, le cercueil sera présent en l’église du Sacré-Cœur. Puis, à 10 heures, monseigneur Calvet célébrera la messe des funérailles, qui sera suivie de l’inhumation au cimetière de Bourail.
Une grande perte
Yvette Gomen, une habitante du village, a travaillé auprès du curé, au presbytère. Elle est plongée dans un profond chagrin. « Je ne pensais pas qu’il allait mourir. J’avais gardé espoir et cela me chagrine, car c’était notre curé », se désole-t-elle. « C’était quelqu’un qui, dans ses sermons et dans sa façon de parler, essayait toujours d’entrer dans la vie pratique des gens pour les guider. Vraiment, c’était quelqu’un de bien. »Des inquiétudes pèsent également sur la communauté chrétienne, car la paroisse se retrouve maintenant orpheline de prêtre. « Le père François va nous manquer, car il vivait à Azareu et on le voyait tout le temps. C’est une très grande perte pour toute la communauté d’Azareu et, bien entendu, on est triste. Il était responsable des catéchistes, dont il était également le formateur. Il était tout le temps présent », avoue Jeannette Akaro, habitante de la tribu.
« Nous sommes inquiets, car on n’a plus de curé. Il faut continuer et aussi qu’on se prenne en main. Les paroissiens d’Azareu et les autorités coutumières auraient souhaité qu’il soit enterré à Azareu, mais malheureusement, ce n’est pas possible. Ce souhait prouve tous les sentiments qu’on avait pour lui, car on aurait voulu le garder près de nous. »
Humour et cœur d’or
Les Bouraillais aimaient également le père François-Xavier pour sa façon de diriger l’église. C’est le cas de François Planche, un de ses proches. « Il savait ancrer dans les textes de la liturgie son vécu au sein du village et des tribus. Cela rendait les célébrations vivantes et authentiques », souligne-t-il.
Valérie Domergue, membre du comité paroissial, ajoute : « Un véritable pasteur qui a tout donné jusqu’au bout pour ses brebis, dans la discrétion, l’humilité, la douceur et l’écoute. Ses homélies étaient merveilleuses. Il nous faisait vraiment grandir. »
L’humour du père était fort apprécié également. « C’était un curé qui avait de l’humour », renchérit Marguerite, une paroissienne. Et aussitôt de raconter une petite anecdote : « Tous les ans, quand je lui souhaitais son anniversaire, il me disait toujours : “Tu peux toujours courir, ma vieille??, car il m’appelait comme cela, “Tu ne me rattraperas jamais??. Alors qu’il avait un an de plus que moi… Et aujourd’hui, il est parti », lâche-t-elle, émue. Et d’assurer « On perd un curé qui était toujours à l’écoute des gens, un confident qui avait un cœur en or. »